300 000 visiteurs par an sur la presqu’île de Giens, un lieu menacé par l’érosion

Je viens tout juste de rentrer d’une semaine inoubliable sur la presqu’île de Giens, et je dois vous avouer que ce joyau du Var, ce département ensoleillé situé entre Marseille et Nice, m’a complètement conquise. Mais derrière la beauté époustouflante de ce site naturel se cache une réalité préoccupante : avec près de 300 000 visiteurs annuels, la presqu’île fait face à une érosion accélérée qui menace son existence même.

La presqu’île de Giens, entre beauté sauvage et fragilité

Rattachée au continent par deux fins cordons sableux formant un double tombolo unique en Europe, la presqu’île de Giens offre un spectacle naturel à couper le souffle. Lors de mon séjour, j’ai passé des heures à contempler le bleu profond de la Méditerranée qui vient caresser ses côtes découpées.

Ce qui rend ce lieu véritablement exceptionnel, c’est le contraste entre ses différents paysages : falaises rocheuses plongeant dans une eau cristalline, plages de sable fin et criques secrètes accessibles uniquement par des sentiers sauvages. La réserve ornithologique des Salins d’Hyères, située à proximité, abrite également une faune et une flore remarquables, notamment des flamants roses que j’ai eu la chance d’observer au petit matin.

Mais cette beauté est fragile. Le double tombolo qui relie la presqu’île au continent subit une érosion marine progressive qui s’accélère avec le changement climatique et la montée des eaux. La route du sel, qui emprunte le tombolo est, est régulièrement submergée lors des tempêtes hivernales.

CaractéristiquesDétails
SuperficieEnviron 3 km²
Formation géologiqueDouble tombolo (unique en Europe)
Fréquentation annuelle300 000 visiteurs
Menaces principalesÉrosion marine, surfréquentation touristique

L’impact du tourisme de masse sur cet écosystème fragile

Avec plus de 300 000 touristes chaque année, principalement concentrés sur la période estivale, la presqu’île de Giens fait face à une pression anthropique considérable. J’ai pu constater lors de ma visite que certains sentiers côtiers s’effritent sous le piétinement incessant des visiteurs, tandis que les dunes, essentielles à la protection du littoral, sont fragilisées.

Les conséquences de cette surfréquentation sont multiples :

  • Érosion accélérée des chemins côtiers et des plages
  • Détérioration de la végétation endémique
  • Perturbation des cycles de reproduction de la faune locale
  • Augmentation de la pollution (déchets, eaux usées)
  • Dégradation de la qualité de l’expérience touristique

Un guide local m’a confié que la situation devient critique durant la haute saison. « Nous assistons à une transformation de l’environnement d’année en année », m’a-t-il expliqué avec une pointe d’inquiétude dans la voix. De mon côté, j’ai choisi de visiter ce lieu en avril, juste avant le rush estival, et je ne peux que vous recommander de faire de même si vous souhaitez découvrir la presqu’île dans des conditions idéales.

Les initiatives pour préserver ce trésor naturel

Côte rocheuse avec une eau bleue claire, des arbres verts denses, un clocher d'église et un grand bâtiment sur une colline sous un ciel clair.

Face à ces menaces grandissantes, plusieurs initiatives ont vu le jour pour préserver ce site exceptionnel. Le Conservatoire du littoral a acquis certaines parcelles pour les protéger définitivement de l’urbanisation, tandis que des projets de restauration écologique sont menés pour renforcer les cordons dunaires.

Lors de ma balade sur le sentier du littoral, j’ai remarqué la mise en place de passerelles surélevées permettant de traverser les zones les plus sensibles sans les abîmer. Des panneaux pédagogiques expliquent également l’importance de rester sur les chemins balisés pour préserver la végétation.

Si vous prévoyez de découvrir la presqu’île de Giens, vous pourriez également vous intéresser à ce village provençal secret situé à quelques kilomètres de Marseille, qui offre une alternative moins fréquentée mais tout aussi charmante pour prolonger votre séjour dans la région.

Comme voyageuse responsable, j’essaie toujours de contribuer à la préservation des lieux que je visite. Sur la presqu’île de Giens, cela signifie respecter la signalisation, ne pas prélever de sable ou de végétaux, et bien sûr, ne laisser aucune trace de mon passage. Car c’est seulement ainsi que ce paradis naturel pourra continuer à émerveiller les générations futures.