Je viens de poser mes valises dans l’un des joyaux cachés des Alpes du Sud : la Vallée de la Clarée. Après plusieurs heures de route sinueuse depuis Briançon, me voilà immergée dans ce que les locaux appellent affectueusement le « petit Canada » français. Et je dois vous avouer que la comparaison n’est pas usurpée ! Entre les étendues d’eau cristalline et les vastes forêts de mélèzes qui flamboient en automne, j’ai l’impression d’avoir traversé l’Atlantique sans quitter l’Hexagone.
Un sanctuaire naturel préservé du tourisme de masse
Dès mon arrivée dans la vallée, ce qui me frappe immédiatement, c’est le silence. Un silence presque assourdissant, uniquement perturbé par le bruissement des feuilles et le clapotis de la Clarée qui serpente entre les prairies alpines. Cette vallée préservée s’étend sur près de 30 kilomètres, depuis Briançon jusqu’à la frontière italienne, offrant un spectacle naturel d’une rare beauté.
Contrairement à certaines destinations alpines surfréquentées, la Vallée de la Clarée a su conserver son authenticité. Vous ne trouverez ici ni complexes hôteliers démesurés ni remontées mécaniques défigurant les paysages. Le classement du site en 1992 a permis de protéger ce territoire exceptionnel des excès du développement touristique.
Si vous cherchez une alternative aux stations de ski traditionnelles, sachez que le Vercors propose également des villages montagnards authentiques qui rivalisent avec les destinations autrichiennes.
Les villages qui ponctuent la vallée – Névache, Plampinet, Val-des-Prés – semblent figés dans le temps avec leurs chalets d’alpage aux façades de bois patiné et leurs fontaines en pierre où l’eau de source coule en permanence. J’ai particulièrement apprécié flâner dans les ruelles étroites de Névache, admirer les cadrans solaires ornant certaines façades et échanger avec les habitants, peu nombreux mais chaleureux.
Des paysages lacustres qui évoquent le Grand Nord
Ce qui vaut à la Vallée de la Clarée son surnom de « petit Canada », ce sont sans conteste ses nombreux lacs alpins. Durant ma randonnée, j’ai découvert plusieurs de ces joyaux aquatiques dont voici les plus remarquables :
- Le lac Laramon, niché à 2359 mètres d’altitude, aux eaux d’un bleu profond
- Le lac Serpent, dont la forme sinueuse rappelle celle du reptile
- Les lacs des Gardioles, ensemble de petits lacs enchâssés dans un écrin minéral
- Le lac Long, plus sauvage et difficile d’accès, mais qui récompense les marcheurs intrépides
La transparence exceptionnelle des eaux permet d’apercevoir les fonds rocheux et parfois même quelques truites fario qui s’y ébattent. Entourés de forêts de mélèzes et de pins cembros, ces lacs offrent des tableaux dignes des plus belles cartes postales canadiennes. J’ai d’ailleurs sorti mon appareil photo à maintes reprises, tentant de capturer cette lumière si particulière qui baigne les paysages.
| Lac | Altitude | Temps de marche | Difficulté |
|---|---|---|---|
| Lac Laramon | 2359 m | 2h30 | Modérée |
| Lac Serpent | 2448 m | 3h | Modérée |
| Lacs des Gardioles | 2310 m | 3h30 | Soutenue |
Les trésors cachés d’une vallée encore sauvage
Ce qui rend la Vallée de la Clarée si précieuse, c’est justement son caractère confidentiel. Lors de mes cinq jours d’exploration, j’ai croisé davantage de marmottes que de randonneurs ! Cette tranquillité permet d’observer une faune variée : chamois, bouquetins, aigles royaux et même parfois quelques loups, revenus coloniser ce territoire préservé.
Les amateurs de photographie seront comblés par la diversité des paysages. Entre les alpages fleuris du printemps, les forêts flamboyantes de l’automne et les étendues immaculées de l’hiver, chaque saison offre un spectacle naturel différent mais toujours grandiose. J’ai particulièrement apprécié les lumières dorées du soir qui caressent les sommets environnants et se reflètent dans les eaux calmes des lacs.
Si vous décidez de vous aventurer dans ce paradis naturel, prévoyez de bonnes chaussures de marche et respectez ce lieu exceptionnel en remportant vos déchets. La préservation de ce sanctuaire dépend de la responsabilité de chacun d’entre nous, visiteurs privilégiés d’un écosystème fragile mais généreux.
Je m’appelle Anne-Sophie et je suis la madame voyage en France de carré d’info !
Exploratrice bohème passionnée de découvertes. Maîtrise l’art de dénicher les trésors cachés des villes et des villages de France .
Je sait capturer l’essence des lieux en photographies et j’adore vous emmener avec moi pour profiter de notre magnifique pays 🙂
