Face au coût de la vie, de nombreux retraités français s’exilent au Portugal pour une retraite ensoleillée et abordable.

Une église blanche avec deux clochers se dresse sous un ciel bleu. Le bâtiment a une girouette en forme de coq sur le toit.

Lors de mon dernier périple au Portugal, j’ai découvert une tendance qui prend de l’ampleur : de plus en plus de seniors français y posent leurs valises pour profiter de leur retraite. Entre les ruelles pavées de Lisbonne et les plages dorées de l’Algarve, je vous emmène à la découverte de ce phénomène qui attire nos compatriotes en quête d’une vie meilleure.

L’exode des retraités français vers le pays aux 3000 heures de soleil

Je me souviens encore de ma rencontre avec Michel et Sylvie, un couple de Strasbourgeois, sirotant un café sur une terrasse ensoleillée à Tavira. « En France, nous comptions chaque euro. Ici, nous vivons », m’ont-ils confié avec ce sourire apaisé que j’ai retrouvé chez tant d’expatriés. Le Portugal n’est pas seulement une destination de vacances idyllique, il est devenu le refuge de nombreux retraités français.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 50 000 Français ont choisi le Portugal comme terre d’accueil, dont une proportion importante de seniors. Lors de mes pérégrinations entre Porto et Faro, j’ai croisé des communautés entières de compatriotes qui ont troqué leur quotidien hexagonal contre la douceur de vivre lusitanienne.

Mais qu’est-ce qui pousse ces retraités à faire leurs cartons ? La réponse tient en quelques points essentiels :

  • Un coût de la vie inférieur de 30% à celui de la France
  • Un climat méditerranéen avec 300 jours de soleil par an
  • Une gastronomie riche et abordable
  • Un système de santé de qualité
  • Une population accueillante et souvent francophone

J’ai pu constater que même avec une pension modeste, ces expatriés parviennent à se loger dans des appartements lumineux ou des maisons traditionnelles que jamais ils n’auraient pu s’offrir en France. « Pour le prix de mon deux-pièces parisien, j’ai acheté une villa avec vue sur l’océan », m’a raconté Jeanne, ancienne fonctionnaire installée près de Lagos.

Les avantages fiscaux qui font pencher la balance

En discutant avec ces nouveaux résidents portugais, j’ai compris que le porte-monnaie pèse lourd dans la décision d’expatriation. Malgré la fin du régime fiscal très avantageux des « résidents non habituels » pour les nouveaux arrivants en 2020, le Portugal reste attractif comparé à la France.

Voici un tableau comparatif des avantages économiques que j’ai pu établir après mes rencontres :

AspectPortugalFrance
Coût moyen du loyer (T2)400-600€800-1200€
Repas au restaurant10-15€20-30€
Facture énergétique mensuelle80-120€150-200€
Panier alimentaire hebdomadaire40-60€70-100€

Au cours de mes périples, j’ai visité l’Algarve, région qui concentre une grande partie de ces expatriés. À Faro, Albufeira ou Lagos, les accents français résonnent sur les marchés locaux. Jean-Pierre, ancien garagiste de Toulouse, m’a confié : « Avec ma retraite de 1 600 euros, je vivais correctement en France. Ici, je me sens riche. »

L’accessibilité des soins médicaux constitue également un argument de poids. Le système de santé portugais, bien que moins développé qu’en France dans certaines zones rurales, offre des prestations de qualité à des tarifs bien inférieurs. Plusieurs retraités m’ont parlé de consultations chez des spécialistes à 50€, contre plus du double en France.

S’intégrer au pays des pastéis de nata

Vue d'une rivière avec des bâtiments blancs et patinés sur la gauche et de l'eau réfléchissante. Des arbres et d'autres bâtiments bordent la rive opposée sous un ciel partiellement nuageux.

Lors de mon séjour à Tavira, petite ville de l’Algarve où j’ai logé chez Maria, une octogénaire portugaise qui accueille des voyageurs, j’ai été témoin de cette intégration progressive des retraités français. Entre cours de portugais et participation aux fêtes locales, nos compatriotes tissent des liens avec leur terre d’adoption.

J’ai assisté à un événement touchant : un apéritif interculturel où Portugais et Français partageaient spécialités culinaires et histoires de vie. António, retraité portugais, m’a dit avec un sourire malicieux : « Les Français nous apprennent à apprécier le vin et nous leur apprenons à prendre le temps. »

Pour ceux qui envisagent de suivre ce chemin vers une retraite ensoleillée, voici les étapes que les expatriés rencontrés m’ont recommandées :

  1. Effectuer plusieurs séjours de reconnaissance en différentes saisons
  2. S’informer précisément sur la fiscalité applicable
  3. Prendre des cours de portugais avant le départ
  4. Contacter les associations françaises locales
  5. Établir un budget réaliste incluant des retours en France

Cette migration dorée n’est pas sans poser quelques défis, notamment la distance avec les enfants et petits-enfants restés en France. Par contre, les vols low-cost et les appels vidéo permettent de maintenir le lien familial. Comme me l’a dit Martine, installée depuis cinq ans à Faro : « Le Portugal m’a offert une seconde jeunesse et mes petits-enfants adorent venir en vacances chez mamie au bord de l’océan. »