Joséphine et Marie-Louise : les femmes de Napoléon Bonaparte, impératrices de France

Deux jeunes femmes aux traits raffinés, coiffées de diadèmes étincelants.

J’ai toujours été intéressée par les histoires d’amour qui ont changé le cours de l’Histoire. Quand on pense à Napoléon Bonaparte, on imagine souvent le conquérant, le stratège militaire, mais on oublie parfois l’homme derrière la légende et les femmes qui ont partagé sa vie. Un soir, en feuilletant un livre sur l’ère impériale, j’ai été captivée par les destins extraordinaires de Joséphine de Beauharnais et Marie-Louise d’Autriche, les deux impératrices qui ont marqué la vie personnelle et politique de l’Empereur. Ces deux femmes aux caractères et aux destins si différents méritent qu’on s’attarde sur leur histoire.

La rencontre de Joséphine et Napoléon : du salon parisien au mariage

Dans le Paris tumultueux post-révolutionnaire, j’imagine l’effervescence des salons où se croisaient les destins. C’est dans l’entourage de Paul Barras, homme fort du Directoire, que Joséphine de Beauharnais et le jeune général Bonaparte se rencontrent en 1795. Vous savez ce qu’on dit des coups de foudre? Le jeune Corse de 26 ans tombe éperdument amoureux de cette veuve élégante de 32 ans, mère de deux enfants, Eugène et Hortense.

Ce qui me touche particulièrement, c’est ce détail : sur les registres de leur mariage civil célébré le 9 mars 1796, ils indiquent tous deux avoir 28 ans! Joséphine se rajeunit tandis que Napoléon se vieillit. Et saviez-vous que c’est lui qui décide de l’appeler « Joséphine » au lieu de « Rose », son prénom d’usage? Une façon de marquer sa différence avec les amants précédents.

Pendant sa campagne d’Italie, il lui envoie des lettres passionnées qui témoignent d’un amour dévorant. « Je ne vis, je n’existe que pour toi », lui écrit-il. Mais Joséphine, plus détachée, lui répond rarement, préférant profiter de sa vie parisienne.

Les infidélités et le faste : la vie tumultueuse de Joséphine, impératrice

Les infidélités de Joséphine constituent l’une des facettes les plus controversées de leur relation. Lorsqu’elle rejoint finalement Napoléon à Milan, elle arrive avec son amant Hippolyte Charles à l’insu de son époux! J’ai été surprise d’apprendre que pendant la campagne d’Égypte, elle multiplie les aventures à Paris.

Autre trait de caractère qui me fait penser à certaines influenceuses d’aujourd’hui: Joséphine était extrêmement dépensière! Sa passion pour les bijoux et la haute couture vidait régulièrement les coffres du couple. Mais quelle élégance elle apportait!

Devenue impératrice des Français après le sacre du 2 décembre 1804, elle excelle dans son rôle d’hôtesse. Les soirées qu’elle organise aux Tuileries contribuent au rayonnement de la cour impériale. Napoléon lui-même reconnaît ses talents: « Je gagne des batailles, Joséphine gagne les cœurs ». Sa popularité auprès du peuple français repose sur son élégance légendaire et sa bonté reconnue.

Le divorce inéluctable : la quête d’un héritier pour l’Empire

Avez-vous déjà ressenti ce moment où une histoire d’amour se brise pour des raisons qui dépassent les sentiments? La stérilité de Joséphine devient un problème d’État. Malgré les nombreuses cures thermales à Aix-les-Bains et Plombières, aucun héritier n’arrive. Les médecins de l’époque n’avaient pas les connaissances que nous avons aujourd’hui sur la fertilité, et la pression dynastique pesait lourdement.

Le clan Bonaparte, particulièrement Letizia Ramolino, la mère de l’Empereur, et ses sœurs Elisa, Pauline et Caroline, se montre hostile à Joséphine et pousse Napoléon vers le divorce. La grossesse de Marie Walewska, sa maîtresse polonaise, convainc finalement l’Empereur que le problème vient de son épouse.

Le divorce pour raison d’État est prononcé le 16 décembre 1809, dans une cérémonie émouvante où les deux époux versent des larmes. Joséphine conserve son titre d’impératrice et le château de Malmaison, témoignage de l’attachement que lui porte toujours Napoléon.

Marie-Louise d’Autriche : un mariage dynastique pour assurer la succession

Marie-Louise d’Autriche, fille de l’empereur François Ier et petite-nièce de Marie-Antoinette, représente l’alliance parfaite pour consolider l’Empire. À 18 ans, cette princesse élevée dans la haine de la France révolutionnaire et de Bonaparte se retrouve mariée à l’ennemi de sa famille!

Le mariage civil a lieu à Saint-Cloud le 1er avril 1810, suivi d’une cérémonie religieuse au Louvre. J’ai été touchée d’apprendre que, contre toute attente, Napoléon se révèle un époux attentionné et un père aimant lorsque le Roi de Rome naît le 20 mars 1811. Cette naissance comble l’Empereur de joie et semble justifier son choix douloureux d’avoir quitté Joséphine.

Lors de la chute de l’Empire, Marie-Louise retourne en Autriche avec leur fils. Elle n’essaiera jamais de revoir Napoléon, ni à l’île d’Elbe, ni à Sainte-Hélène. Un jour, en visitant Vienne, j’ai été frappée par ce contraste entre la passion que Napoléon a vouée à Joséphine et cette union calculée avec Marie-Louise.

Le destin contrasté des deux impératrices après Napoléon

Après le divorce, Joséphine de Beauharnais se retire à Malmaison, où elle développe sa passion pour la botanique et les collections d’art. Elle acclimate près de deux cents nouvelles plantes dans ses serres et rassemble peintures et antiquités. Sa mort prématurée survient le 29 mai 1814, à 51 ans, d’une pneumonie foudroyante après avoir pris froid lors d’une visite du tsar Alexandre Ier.

Sur son lit de mort à Sainte-Hélène, Napoléon prononcera ces mots touchants: « Je n’ai jamais aimé d’amour, sauf peut-être Joséphine. » Une phrase qui m’a toujours émue et qui révèle la profondeur de ses sentiments.

Marie-Louise d’Autriche, quant à elle, épouse en secondes noces le général comte de Neipperg et devient duchesse de Parme. Elle vivra jusqu’en 1847, sans jamais chercher à renouer avec son passé français. Son fils, surnommé l’Aiglon, meurt à 21 ans de tuberculose, sans avoir revu son père.

L’héritage des impératrices : influence sur la mode et les arts

L’influence de Joséphine sur la mode reste l’une des plus marquantes de son époque. Ses robes à taille haute, ses châles de cachemire et ses bijoux ornés de camées ont défini le style Empire. J’adore m’inspirer de cette élégance intemporelle pour certaines de mes tenues lors d’événements spéciaux!

Sa passion pour la botanique a également laissé un héritage important. Le jardin de Malmaison est devenu un véritable centre d’acclimatation où des roses, dont certaines portent son nom, fleurissent encore aujourd’hui. Marie-Louise, plus discrète dans son mécénat, a néanmoins contribué au rayonnement culturel de la France impériale grâce à son éducation princière et son goût pour la musique.

Les lieux de mémoire : où reposent les femmes de Napoléon

Lors d’une escapade en région parisienne, j’ai visité le tombeau de Joséphine de Beauharnais dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison. Ce monument érigé par ses enfants en 1825 témoigne de l’amour qu’ils lui portaient. Le château de Malmaison, aujourd’hui musée, reste le lieu de mémoire central pour comprendre qui était vraiment cette femme fascinante.

Marie-Louise d’Autriche repose dans la crypte des Capucins à Vienne, aux côtés des membres de la famille Habsbourg. Cette différence de sépulture illustre parfaitement leurs destins divergents après avoir partagé le même titre d’impératrice des Français.

Ces lieux de mémoire nous rappellent l’importance de ces deux femmes dans l’histoire de France et dans la construction de la légende napoléonienne. À chaque fois que je les visite, je ressens cette connexion particulière avec ces femmes d’exception qui ont vécu des destins extraordinaires.